La spiritualité est-elle forcément liée à la religion ? Quelle différence fais-tu entre religion et spiritualité ? Une question que l’on me pose régulièrement sur les réseaux sociaux.
On observe une tendance dans le monde des religions des pays occidentaux depuis quelques dizaines d’années. L’homme a toujours besoin de faire une quête spirituelle mais elle n’est plus forcément encadrée par la religion. D’où vient ce changement ? Du fait que des personnes sont maintenant née dans des familles, dans des cultures non organisées autour de la religion comme c’était le cas précédemment.
Le besoin fondamental de comprendre les monde invisibles et les lois de la vie reste le même. C’est le moyen par lequel le chercheur en quête de sens va avancer qui évolue.
Grâce à la littérature qui se démocratise, avec tous les moyens de communication peer-to-peer, le chercheur peut accéder à des ouvrages rédigés par d’autres courants de pensées. Au par avant, seules les grandes institutions avaient la possibilité de réaliser des publications. Aujourd’hui tout le commun des mortels, les laïques, sont en mesure de publier un livre sur leurs expériences intimes.
La spiritualité aujourd’hui n’est plus nécessairement associée à une grande religion. Elle existe partout, en chaque être humain. C’est vers la spiritualité que l’on se tourne quand on est en quête de sens. Et c’est parfois en dehors d’une institution paradoxale que l’on trouve des réponses qui font sens.
La spiritualité quitte la vie catholique
Entre 1990 et 2015 le nombre de fidèle et de prêtes a été divisé par deux. Les églises sont désertées, mais on n’a jamais autant parlé de spiritualité. Le message est clair, la spiritualité a bien quitté l’enceinte de l’église.
Il est clair que l’on assiste à un réel schisme entre religion et spiritualité. L’homme n’a plus besoin d’être encadré par une institution pour gérer son économie ou sa politique. Il ne désire plus appartenir à une institution religieuse pour pouvoir pratiquer sa spiritualité.
Finalement, la disparition progressive du pouvoir de la religion pose néanmoins des questions. Comment pratiquer des cultes communs quand on a pas de dogme commun ? Où se retrouver et à quelle régularité ? Autours de quoi organiser des rencontres pour alimenter la foi ? Certains besoins sont toujours là et la structure ne demande qu’à être réinventée.
Coming out spirituel
Cette semaine justement, Abdennour Bidar vient de publier une pétition sur Change.org pour encourager les chercheurs à faire leur coming out spirituel. Une drôle d’initiative relayée par le Huffington Post. Une communauté Facebook a même été créée pour soutenir le mouvement.
Qu’est-ce qu’un coming out spirituel ? C’est simplement oser dire à son entourage que l’on a une spiritualité. Vous me direz, c’est pas nouveau, tout le monde en a plus ou moins une. Mais quand on a des croyances un peu différentes de ce qu’enseignent l’école et l’église, on a parfois du mal à l’exprimer. Le coming out spirituel vient comme consolider une phase de recherche personnelle dans l’intimité pour passer sur le plan de la transmission. Et à l’époque de la religion qui se marginalise et de la spiritualité tabou, ce n’est finalement pas si évident.
Si on ajoute à cela le vainqueur du Festival de San Remo, en Italie la semaine dernière, désigné par les votes des téléspectateurs, le besoin de faire son coming out spirituel se fait de plus en plus évident. Oser chanter une chanson qui s’appelle Occidental’s Karma dans le pays qui héberge le Vatican encore incroyablement puissant, c’est culotté ! On sent cette volonté chez les jeunes italiens d’exprimer une spiritualité en marge, mais bien présente. Parler de Karma, Buddha, Mantra et Namasté devient un acte de rébellion !
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[…] par l’alimentation, la santé, le sport, le yoga, le sommeil. On peut aussi démarrer par la religion, les sectes ou l’éducation. Tout va dépendre de notre sensibilité de départ, de notre […]
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